Nectar

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D’un quartier à un territoire

Valérie Champigny

Un projet collaboratif

Laurent Cerciat

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Expositions

01 Les rudérales 02 Les arbres du Peyrouat 03 Les pierres rouges

06 08 10

ATELIERS

04 À hauteur de plantes 05 Le territoire des arbres 06 360° 07 Les affinités 08 Le musée des curiosités 09 Parcours des signes et des sens 10 Les sentiers 11 Poétique de la relation

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Jeux

12 Pollen et paysages

nécessaires d’éducation à la curiosité transversale et artistique renouvelables

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Collection ouverte

13 Expériences, ateliers, rencontres Fiche Collection ouverte

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Historique d’une construction

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Stéphane Brahem

À voir, à lire

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À découvrir

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Œuvres du Frac Aquitaine

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Mutations d’office (prix Fondation de France 2009) est une résidence d’artistes, portée par la Ligue de l’Enseignement des Landes, qui se consacre depuis 2008 à des actions artistiques dans un quartier en rénovation de Mont de Marsan, dans les Landes, le Peyrouat. Entre éducation populaire et accueil des artistes, cette structure hybride permet des temps de recherche, de production, ainsi que l’édition de catalogues et de cahiers de résidence. Depuis sa création, elle a accueilli quatorze artistes qui se sont engagés dans cette démarche en cherchant la porosité dans leurs pratiques, par des propositions participatives tout en poursuivant leurs investigations artistiques.


D’un quartier à un territoire

À partir de 2013, Mutations d’office met à disposition du département des Landes une partie de ses expérimentations avec un outil pédagogique itinérant : le projet Nectar, Nécessaires d’Éducation à la Curiosité Transversale et Artistique Renouvelables. Les plasticiens Laurent Cerciat et Stéphane Brahem se sont investis durant six mois dans un travail multiforme et collaboratif où ils ont chacun œuvré à la valorisation d’un quartier. Laurent Cerciat en 2010 a appréhendé les lieux principalement par leur aspect végétal : les arbres remarquables, la flore sauvage, et la création collective en matériau vivant. En 2011, Stéphane Brahem a réalisé des modules architecturaux, et des bibliothèques à destination des chambres d’enfants avec les associations montoises. Il m’a semblé opportun de réunir ces deux sensibilités artistiques complémentaires en 2012 dans le but de valoriser d’une manière pérenne l’expérience artistique au-delà d’un quartier avec de nouveaux publics sur le département des Landes. Ainsi est né Nectar, une bibliothèque alvéolaire conçue par Stéphane Brahem à l’image d’une ruche abritant des contenus pédagogiques et artistiques élaborés par Laurent Cerciat. Ces alvéoles, destinées à l’emprunt, sont hébergées par le Centre Départemental de Documentation Pédagogique des Landes (cddp) et par la Médiathèque Départementale.

L’itinérance de Nectar et sa médiation stimulent des connexions entre divers acteurs locaux tels que médiathèques, établissements scolaires, associations, maisons de retraite, crèches, hôpitaux, commerçants ou comités d’entreprises... La résidence Mutations d’office positionne ses actions à la frontière entre l’expression artistique et une dynamique relationnelle (cf. Esthétique relationnelle, Nicolas Bourriaud, Les presses du réel, 1998) inscrite dans une réflexion sur notre quotidien en perpétuelle transformation. D’autres artistes participeront à la médiation de Nectar avec pour fil conducteur la volonté d’impliquer de nouveaux publics dans une posture d’observateurs, de « chercheurs transdisciplinaires », autour de notions liées au paysage urbain et vers une redécouverte de leurs territoires. Il s’agit moins d’investir un site que d’activer une situation. C’est dans cette intention artistique que les contenus pédagogiques ont été pensés. Le produit de ces rencontres et ateliers donne lieu à diverses présentations et expositions. Chaque nouvelle action, documentée, est intégrée à la Collection ouverte de la bibliothèque alvéolaire, développant ainsi, dans le département des Landes, une mutualisation des expérimentations en constante évolution. Valérie Champigny Responsable de la résidence d’artistes Mutations d’office Médiatrice artistique de Nectar

Le présent ouvrage est un outil de travail qui a pour objet de développer les orientations thématiques des propositions (expositions, ateliers, jeux), de relater la construction de la bibliothèque alvéolaire, mais aussi de répertorier des références artistiques et bibliographiques dont une sélection d’œuvres de la collection du Frac Aquitaine.

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Un projet collaboratif

Le mot « projet » vient du latin projectum de projicere, « jeter quelque chose vers l’avant ». Selon le dictionnaire historique, vers 1400, pourgeter une ville signifie « la reconnaître par une expédition ». Depuis plusieurs années, j’aime trouver des prétextes à de simples promenades, des « tactiques d’excursion », qui ne sont pas des trajets fonctionnels mais une flânerie volontaire au cours de laquelle se développe le plaisir d’une lecture des paysages : imaginer l’histoire des lieux, observer la manière dont ils sont façonnés par les activités humaines, tenter de mieux en comprendre les transformations... En même temps, ce jeu enfantin, consistant à imaginer par exemple que la rue qu’on arpente est un étrange jardin, laisse libre cours à ce regard singulier sur les choses, capable de donner une sensation de plus grande intimité avec son environnement et de déclencher un travail poétique à partir de cette relation. Dans mon parcours artistique, il m’a été donné de découvrir l’ethnobotanique, les apports de ce domaine ont orienté durablement ma démarche. Par ailleurs, un goût pour les peintures de Nicolas Poussin ou encore les gravures de Claude Lorrain entre aussi en résonance avec mes préoccupations.

Dans le cadre de la résidence Mutations d’office, le contexte a généré des allers-retours entre ma production personnelle et des créations impliquant les habitants. Ces échanges et collaborations occasionnent de réelles expériences collectives dans le sens où les sensibilités individuelles ne disparaissent pas dans la mise en commun d’un projet mais interagissent et l’enrichissent. De la même manière, la volonté de décloisonner et faire dialoguer les pratiques et les disciplines permet un partage et une approche renouvelée. Les ateliers et expositions conçus pendant ma résidence à Mont de Marsan s’ouvrent maintenant à d’autres paysages, à travers le projet Nectar porté par Valérie, et forment les contenus des malles pédagogiques itinérantes construites par Stéphane. Les alvéoles « ateliers » se réfèrent à mes productions personnelles en partie présentées dans les alvéoles « expositions ». Chacune est le point de départ de diverses propositions invitant à redécouvrir la diversité des territoires landais, dans une dynamique de collaboration artistique. Laurent Cerciat artiste plasticien

Rentrer chez soi en connaissance de cause (1996), Un jardin discret (2001), Le chemin des sauvages (2006), Passages, Forêt, Climax (2008), Les rêveurs, L’arbre couché, (2009), Les inféodés (2010), sont des productions comme issues de prélèvements (une série photographique, le tracé d’un labyrinthe, la collecte de fragments naturels) et sont souvent liées à des déplacements. Ces réalisations deviennent des dispositifs dans lesquels chacun trouve son point de vue.

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La grande touffe d’herbe, Albrecht Dürer, 1503


Les rudĂŠrales

Les rudĂŠrales, sĂŠrie de 57 photographies, diaporama, 2010, Laurent Cerciat

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expositions

Robert Smithson pensait que le regard d’un artiste sur les choses qui l’entourent pouvait être aussi valable qu’une sculpture. Des années plus tard, le collectif Stalker explorait les alentours de Rome dans les espaces oubliés du tissu urbain. Cette attitude artistique considérant le monde réel comme un vaste atelier m’a marqué. Au début de ma pratique plastique, je me suis intéressé à l’histoire des jardins maniéristes italiens, véritables œuvres d’art total sollicitant tous les sens. En même temps, les friches étaient un terrain fertile pour l’imaginaire. J’y ai questionné notamment la notion de pittoresque : ce qui est digne d’être représenté en peinture. Pourquoi photographie-t-on telle ou telle chose au cours d’une déambulation ? Quand j’ai commencé mes séries sur les plantes de trottoir, c’était pour focaliser mon regard sur ce à quoi habituellement on ne fait pas attention. Elles présentaient une grande variété de formes et arpenter la ville à la recherche de ces jardins discrets était une petite aventure me guidant parfois vers des endroits que je ne connaissais pas. J’éprouvais aussi un sentiment de connivence avec ces « mauvaises herbes », dédaignées et indésirables, ne sachant pas bien définir ma propre présence en ces rues.

J’ai ensuite découvert leurs noms, leurs vertus médicinales ou culinaires, leurs valeurs indicatrices, et leurs rôles dans les écosystèmes dont nous faisons partie. Dès lors, une conscience écologique a aussi imprégné mon intention artistique. Ces fragments de biodiversité spontanée nous invitent à une réflexion philosophique : souhaitons-nous contrôler le vivant ou acceptons-nous aussi les surprises de la nature ? Les rudérales sont les plantes aimant les décombres, et accompagnent donc souvent les activités humaines. Dans le quartier du Peyrouat à Mont de Marsan, alors en pleine mutation, j’ai choisi d’observer les chantiers par le petit bout de la lorgnette, en photographiant ces adventices à leur hauteur, ce qui me permettait de montrer le contexte au second plan. Si à l’époque de Dürer (voir ses aquarelles botaniques) on attendait de l’artiste qu’il capte un état de ce monde sans cesse mouvant, certaines de mes images ont également constitué une mémoire des lieux. Ces plantes ont fait l’objet d’échanges et de discussions. Coquelicot, plantain, vipérine, mauve, représentent une partie de la centaine d’espèces que j’y ai identifiées. La diversité floristique dont cette série témoigne semble aussi refléter la riche diversité culturelle qui caractérise cette partie de la ville.

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Les arbres du Peyrouat

Les arbres du Peyrouat, série de 40 photographies, 10 tirages de 60 x 90 cm, 2010, Laurent Cerciat

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expositions

Cette suite d’images donne à voir de manière inhabituelle Les arbres du Peyrouat. C’est une collection issue de multiples déambulations dans le quartier de Mont de Marsan où se déroulait ma résidence artistique en 2010. Dans ce contexte urbain, les immeubles étaient progressivement détruits en prévision de constructions nouvelles aux fortes orientations écologiques (toits végétaux, chauffage par géothermie, voies paysagères). Un sentiment général d’impermanence et peut-être aussi d’urgence dû à la crainte de voir disparaître quelques spécimens de ces arbres à la faveur des transformations urbaines, m’ont conduit à fixer leur image dans cette zone en pleine métamorphose. Ils font partie du décor quotidien et on finit par ne plus les remarquer. Pourtant la diversité de leurs essences constitue un véritable patrimoine arboricole qui semble contenir la mémoire des lieux et en raconter l’histoire. En effet, certains de ces arbres étaient présents avant la création de ce quartier dans les années 60 et de ce fait deviennent à mes yeux des arbres remarquables. En France, ce label existe et valorise certains arbres en fonction de critères comme la rareté ou l’âge et surtout en garantit la préservation. Ici, j’enregistre par la photographie leur forte relation au bâti.

Certains sont effectivement amenés à disparaître, d’autres se trouvent dévoilés soudainement par la démolition d’une « barre ». À chaque fois j’essaie de les cadrer systématiquement en position centrale, avec un point de vue dégageant au maximum leur morphologie. J’ai alors en tête les peintures de Claude Lorrain qui au XVIIe siècle hissait le genre du paysage au rang de peinture d’histoire en intégrant de petites figures illustrant un épisode biblique ou mythologique, mais j’ai le sentiment qu’à chaque fois le véritable sujet de ses tableaux est la nature ellemême, un arbre majestueux se trouvant souvent au centre de la composition. Le travail photographique de Bernd et Hilla Becher me vient aussi à l’esprit, même si les sujets de leurs collections sont plutôt les vestiges industriels européens. Mon intention est de photographier ces arbres comme des personnages, des sculptures voire des monuments vivants. J’ai pu observer au Japon le respect que les arbres vénérables inspirent. Aujourd’hui, les recherches en botanique et en agroforesterie nous les font voir autrement et réenvisager leur place dans nos paysages. Proches de nos habitations, rythmant nos circulations, ils peuvent aussi, par leur calme présence, porter nos rêveries les plus personnelles.

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Les pierres rouges

Les pierres rouges, vidéo, 10’34’’, 2010, Laurent Cerciat

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expositions

Pendant mon temps de résidence, la phase de démolition de nombreux bâtiments était en cours. Après le départ de leurs occupants, relogés dans d’autres quartiers de la ville, les habitations collectives étaient évidées, comme désossées puis détruites. La vie semblait rythmée par ces disparitions progressives. Si l’on s’absentait quelques jours, un immeuble entier pouvait avoir totalement disparu. L’herbe repousse ensuite et la physionomie des lieux s’en trouve métamorphosée, sans plus aucune trace de ce qui était là. Quand deux de ces immeubles ont été réduits à un long amoncèlement de gravats, m’évoquant une chaîne de montagnes, j’ai pu, avant qu’ils ne soient évacués, faire des panoramiques vidéo depuis un point de vue légèrement surélevé, la souche d’un arbre abattu. À partir de ce dispositif de fortune, j’ai comme pris l’empreinte linéaire de ces gravats, telle une phrase donnée à lire. J’ai saisi l’occasion d’une observation lente, d’un regard insistant sur ces éboulements programmés. Ce défilement est propice à une réflexion personnelle, qui a pris la forme d’un texte apparaissant en sous-titres, sur la mémoire des lieux, les mouvements de population, l’habitation et l’idée de la ruine. En voici deux extraits :

« Si ces gravats restaient là quelques temps, ils seraient vite recouverts par les rudérales : mauve, vipérine, centaurée, euphorbe, plantain, etc. Dans ce cas, ils auraient une chance de devenir des ruines. Des ruines de béton. C’est plutôt rare. Ce sont les ruines de pierres qui en général déclenchent chez nous une rêverie méditative qui semble nous connecter avec l’histoire humaine, l’histoire des paysages qui en portent les marques, et l’histoire de la nature qui les efface. Quel voyage de l’esprit et quel transport des sens nous offrent donc les ruines ? Un sentiment de fusion entre culture et nature peut-être ? Une émotion singulière en tout cas, liée à notre propre fragilité. » « Ces gravats ont un pouvoir poétique très fort : comment sont donc faites nos villes ? Ils sont, pour quelques jours seulement, les vestiges d’une vie encore toute récente. Ils contiennent les rêves modernistes des années soixante, et en même temps des millénaires d’enracinement, de déracinement, de migration et de réimplantation. Les Landes, ce far west*... » * Cette allusion aux vastes territoires vierges fait référence à l’histoire d’une forêt primaire et d’une lande devenues le plus important massif forestier d’Europe, constitué d’une diversité de paysages naturels à préserver.

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à hauteur de plantes

Cette zone urbaine est appréhendée par le détail des présences végétales spontanées. Les plantes dites rudérales aiment les décombres et les sols retournés. Dans ce contexte de chantiers, elles accompagnent l’activité humaine et témoignent d’une grande diversité. Les rudérales, série de 57 photographies, diaporama, 2010, Laurent Cerciat

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ateliers

À partir des plantes sauvages, réaliser un travail de photographie, dessin ou écriture

Safari photo Dans un périmètre proche, repérer les plantes sauvages (qu’est-ce qu’une plante sauvage ?) et les photographier à leur hauteur. De cette manière, leur contexte, urbain ou rural, sera également montré, occasionnant diverses lectures du rapport d’un individu (terme botanique) à son milieu. La présentation de tirages photographiques ou la projection d’un diaporama proposera au spectateur une redécouverte des lieux, par un point de vue inhabituel et un voyage à travers une série de micro-paysages. Herbier Cette démarche peut également prendre la forme d’un herbier dessiné. Il s’agit de se pencher sur une plante de trottoir et de tenter d’en saisir la structure, l’inflorescence, les qualités tactiles et les nuances de couleurs. Le croquis d’observation consiste à dessiner ce que l’on voit, en utilisant toute la page, en veillant aux rapports des dimensions et en recherchant des rendus de matières variés. Cette approche graphique est une occasion de comprendre son environnement dans un rapport singulier. Une présentation murale des dessins nécessitera un accrochage bord à bord (horizontalement et verticalement) afin de constituer une installation commune. La diversité morphologique des plantes représentées conduit à une double lecture : d’ensemble et dans les détails. La poétique des noms de plantes Les plantes ont un nom savant en latin employé partout dans le monde (ex : taraxacum), un nom commun (le pissenlit), et quelquefois plusieurs noms populaires liés à une vertu médicinale, une similitude de forme (dent de lion). À partir des seuls noms populaires, sans montrer la plante, nous tenterons de l’imaginer par le dessin, et d’inventer des récits. La présentation finale pourra regrouper une photographie de la plante, le dessin et le travail d’écriture. Exemples de noms populaires : sourcil de Vénus (achillée millefeuille), oreille de géant (bardane), bouillon blanc (molène), ruine de Rome (cymbalaire), pied de corbeau (plantain corne de cerf), oreille de lièvre (plantain lancéolé), pied de poule (pourpier), grande éclaire (chélidoine).

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Le territoire des arbres

Prendre le temps de focaliser son attention sur les arbres d’un quartier et les donner à voir sur le mode de la collection. Fondus dans le « décor » quotidien, ils constituent pourtant un riche patrimoine naturel qui raconte l’histoire des lieux tout en constituant des repères à nos trajets incessants. Les arbres du Peyrouat, série de 40 photographies, 10 tirages de 60 x 90 cm, 2010, Laurent Cerciat

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ateliers

Porter un regard nouveau sur un espace urbain à travers les arbres le jalonnant

Déambulation Il s’agit d’arpenter son environnement quotidien de manière singulière, à la recherche des arbres qu’on finit par ne plus voir. Nous interrogerons leur rapport au bâti et à son histoire, quelquefois plus récent que les arbres eux-mêmes. Véritable mémoire des lieux, ils constituent un « parc » arboricole permettant une lecture de l’espace public. Photographier ces arbres, chacun en position centrale dans un plan d’ensemble, permet de les valoriser comme autant de personnages ou de monuments, tout en révélant leur contexte dans un rapport au temps et aux saisons. Une présentation de ces photographies sous forme de tirage papier ou de diaporama permettra aux habitants une redécouverte du paysage, par le double aspect inventoriel et poétique. Arboretum urbain Un plan reproduira l’espace urbain choisi sur lequel seront repérés nettement les arbres préalablement identifiés. Des photographies sous forme de vignettes pourront être intégrées. Par ce plan, la commune, le quartier seront appréhendés comme un arboretum. Un travail d’étiquetage in situ est à envisager en collaboration avec la municipalité. L’édition d’un document de communication pourra ensuite faire l’objet d’une diffusion auprès des commerçants, écoles, médiathèques et acteurs locaux.

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360°

Dans Les pierres rouges, des panoramiques montrent les restes d’immeubles récemment démolis, dans un quartier en reconstruction. Un texte développe une réflexion personnelle sur la ruine et la mémoire des lieux. Entre-deux-Mers, résidence Nouaison, Pujols sur Dordogne, montage photographique, dimensions variables, 2009, Mitooshi, résidence Chiyofuku Art Space, Kurume, Japon, montage photographique, dimensions variables, 2009, Les pierres rouges, résidence Mutations d’office, Mont de Marsan, vidéo, 10’34’’, 2010, Laurent Cerciat

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ateliers

Rendre compte d’un lieu choisi par un assemblage photographique ou graphique

Panoramiques Choisir un lieu avec l’intention de le représenter « dans sa totalité ». Trouver le bon point de vue pour installer un appareil photo sur trépied, puis prendre une série de photographies sur 360°. Plusieurs séries seront réalisées, à partir de différents points de vue. La question du donner à voir fait partie intégrante du travail. La disposition linéaire des panoramiques obtenus proposera au spectateur un parcours physique pour les appréhender. Un accrochage en cercle, bouclant le paysage sur lui-même, est le plus apte à restituer le lieu représenté. Paysage cadavre exquis Un groupe est assis en cercle. Chacun, tourné vers l’extérieur, dessine une partie du paysage en situant à mi-hauteur de la feuille la ligne qui représentera la frontière entre le ciel et le haut des toits ou la cime des arbres. Il est possible de ne dessiner que cette ligne ou d’en superposer plusieurs selon les modulations observées. En fin de séance, tous les dessins pourront se connecter pour ne former qu’un seul paysage, aux écritures et techniques variées. Cadrer / réfléchir Au XVIIIe siècle, le « miroir de Claude » était un petit miroir grisé avec lequel, dans les jardins pittoresques (qui mettaient en scène une nature idéalisée), on s’amusait à cadrer le paysage de manière à évoquer une toile de Claude Lorrain. Dans le même esprit, chacun choisira un endroit où positionner un miroir de poche à orienter précisément, puis trouvera le bon point de vue pour prendre une photographie montrant le miroir et un peu de son contexte, c’est-à-dire l’élément reflété (à l’envers donc) comme encadré par une autre image, autrement dit un montage photo « en direct ». L’adjonction à la surface du miroir d’un personnage découpé peut occasionner un jeu avec le rapport fond/forme, les vraisemblances, les distances, les plans de netteté (une figure floue donnant par exemple une impression de mouvement).

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Les affinités

Deux images. Légèreté et pesanteur, vitesse et immobilité, frontalité et perspective, lumière et ombre. Les éléments et les détails se font écho et constituent un vocabulaire poétique. Des pierres et des nuages, photographie, 80 x 60 cm, 2010, Laurent Cerciat

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ateliers

Établir des associations de formes par la prise d’images, le dessin ou la collecte

Familles Chacun apportera un objet de son choix (naturel, manufacturé, mobilier), pour une mise en commun constituant une réserve de formes. Après une observation de la morphologie de ces objets, les photographier de manière à créer un répertoire que l’on pourra utiliser lors d’une sortie. Ensuite, dans un environnement extérieur donné, on exercera préalablement son regard sur les choses qui nous entourent, fugitives ou pérennes. À partir de notre répertoire commun, repérer des ressemblances de formes, de couleurs, des analogies d’apparence susceptibles de faire sens ou de créer un effet poétique et ludique intéressant. Cette captation peut se concrétiser par des prises de vues photographiques, des croquis ou encore des prélèvements d’objets et d’éléments naturels. On pourra ensuite classer les séries d’associations, par paires, par familles de formes… Ces connexions visuelles regrouperont à la fois photographies, objets et dessins en un vocabulaire formel commun. Les divers assemblages, collages, rapprochements, juxtapositions, mais aussi oppositions ou contrastes en constitueront la grammaire. L’installation globale pourra se déployer au mur ou sur table pour une véritable mise en espace, voire une mise en scène de cette organisation hétéroclite réunissant objets réels et représentations. Le spectateur sera invité à trouver son chemin visuel et diverses clés de lecture (chromatique, morphologique, scientifique, poétique...) et confrontera sa sensibilité personnelle à d’autres types d’approches.

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Le musée des curiosités

Chacun de ces gravats collectés sur des chantiers de démolition devient un petit paysage par l’adjonction d’éléments naturels comme des racines de plantes sauvages séchées, de matériaux pour maquettes et d’un personnage miniature assis, comme méditatif et solitaire. Les îlots, 9 sculptures, environ 25 x 20 x 17 cm, 2010, Laurent Cerciat

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ateliers

Créer une collection de compositions paysagères miniatures par assemblage d’éléments

Les petits mondes Lors d’une sortie, on collectera des éléments naturels dans le but de créer un répertoire commun de matières minérales et végétales telles que terre, sable, cailloux, pierres, écorces, brindilles, herbes, mousses, lichens. En vous inspirant des images contenues dans l’alvéole, vous pourrez puiser dans votre réserve pour composer avec minutie des paysages miniatures, urbains ou ruraux. Les matières poudreuses ou foliaires seront fixées avec de la colle. Le lichen, par exemple, évoque facilement un buisson ou un arbuste. De plus, sa nature (la symbiose entre une algue et un champignon) et sa capacité à se régénérer complètement après dessiccation en font un élément emblématique pour un musée des curiosités. Il s’agira ensuite de promener son regard dans chacun de ces petits univers, pour en dernier lieu seulement déterminer le bon endroit où installer l’une des figurines se trouvant dans l’alvéole, ou encore un jouet miniature (animal, véhicule, etc.) qui indiquera l’échelle et suggèrera des récits possibles. Enfin, un espace de présentation sera nécessaire pour mettre en valeur chaque pièce de la collection. Socles et présentoirs confectionnés en divers matériaux, ou simples supports cartonnés, offriront un espace de monstration et inviteront le regardeur à de petits voyages imaginaires.

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Parcours des signes et des sens

Une quarantaine de pancartes renomment temporairement les rues et avenues d’un quartier, invitant à redécouvrir les lieux. Chacune porte le nom et l’image d’une plante sauvage, ainsi que ses vertus médicinales. Via Botanica, installation in situ, 25 x 35 cm, 2010, Laurent Cerciat

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ateliers

Créer un parcours atypique jalonné de graphismes et de mots

Signalétique pour curieux Il s’agit ici d’attirer l’attention sur des détails insolites dans les lieux parcourus. Après avoir observé plusieurs panneaux de signalisation, dessiner et découper des pictogrammes inventés pour l’occasion puis les coller sur un support rigide pour les installer. Jardin botanique de poche Identifier la flore spontanée d’une zone définie. Dessiner la forme des feuilles, la fleur et l’inflorescence. En détailler l’anatomie (rosette, pétiole, ombelle, sépale...). L’étiquetage de ces adventices conduira à établir une cartographie du lieu exploré. Parcours des sens Expérimenter l’aspect sensoriel d’un environnement donné, par le croquis ou la prise d’empreintes, en trouvant un vocabulaire graphique personnel évoquant le caractère lisse, rugueux, collant, doux, piquant, velu, cireux, poudreux, brillant, humide, sec, âcre, etc. Feuille de route Mountains to mountains est une œuvre de Richard Long qui retranscrit son voyage en Irlande de 1980 sous la forme d’un texte encadré. Pour une expérience de ce type, un itinéraire sera déterminé. Une énumération des étapes successives, un prélèvement par cut-up des mots rencontrés sur le parcours (informations, messages publicitaires, pancartes, enseignes, directions...) retranscriront le trajet sous forme de calligrammes.

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Les sentiers

Des traces de passage fréquent modifient l’aspect de certains aménagements urbains. Ces chemins de traverse marquent l’appropriation libre de l’espace public par ceux qui le vivent au quotidien, et ouvrent l’imaginaire. Les sentiers, série de 22 photographies, 220 x 15 cm, 2010, Laurent Cerciat

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ateliers

Appréhender un lieu de passage et en éprouver les dynamiques par le dessin, la marche et la danse

Performance relationnelle Les différents espaces modifient nos postures corporelles et nos démarches. Réaliser au sol des tracés qui induiront une « chorégraphie » collective. Ce réseau graphique sera enrichi de ruptures, manques, courbes, angles, pointillés et autres variations qui donneront, au moment du parcours physique, des ralentissements, accélérations, enjambées, demi-tours, petits pas, temps d’immobilité, etc. Les déplacements de chacun seront aussi conditionnés ou altérés par ceux des autres participants. La restitution audiovisuelle de cette performance implique en amont le choix d’un point de vue en surplomb, pour la captation globale de ces cheminements, constituant un tableau vivant. Le montage vidéo donne la possibilité de jouer sur la vitesse de ces flux. La carte du sensationnel Chacun se remémore un trajet dans le but d’en faire une représentation personnelle basée sur une cartographie répertoriant souvenirs et sensations liés à ce parcours fait de « lignes d’habitudes ». L’idée est ensuite de retranscrire ces données subjectives en légendant un dessin décrivant ce trajet, ou une grande carte collective. La présentation de ce travail marquera une sorte de réappropriation de ces espaces communs, et sera aussi l’occasion de renvoyer les visiteurs à leurs propres sensations des lieux. Elle permettra aussi de redonner au terme « sensationnel » sa dimension sensorielle et émotionnelle, dans un cadre ordinaire, redécouvert selon des indications autres que fonctionnelles. Ce travail valorisera des ressentis très personnels et pourtant susceptibles d’être partagés.

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Poétique de la relation

Un grand spécimen de chénopode, fréquent en milieu urbain, porte sur ses tiges des centaines de maisonnettes, comme si, à l’inverse, la plante sauvage était colonisée par une ville miniature. Chenopolis, sculpture en suspension, 260 x 280 x 280 cm, 2010, Laurent Cerciat

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ateliers

Relier-relater, inventer des mondes aux multiples interactions

Paysages animés Chacun choisira parmi ses affaires personnelles quelques objets tels que jouets, doudous, objets trouvés ou utilitaires. Il faudra ensuite sélectionner un lieu dans lequel mettre en scène ces objets pour une prise de vue photographique. Le choix du contexte conditionnera le type de rapport que l’image va établir entre ces différents éléments. En jouant sur les cadrages, les échelles, les points de vue et les distances, ces micro-installations deviendront des poèmes-objets, des « équations » narratives qui procèderont par détournements, décalages, inversions de situations, rencontres incongrues, ou au contraire liens sémantiques, rébus, métonymies, associations d’idées. Ces petites scénographies constitueront une syntaxe visuelle, un catalogue d’histoires possibles. L’envers du décor Une poignée de terre contient plus d’organismes microscopiques que d’êtres vivants à la surface de la planète. Ce monde souterrain constitue la base de la vie. À partir d’une série de photographies d’arbres prises dans l’environnement immédiat, chacun interprètera graphiquement, sur une feuille comportant un grand espace libre sous l’image de l’arbre, son système racinaire et les nombreux habitants du sol : microorganismes, bactéries, insectes recycleurs, vers, galeries de taupes, terriers de rongeurs, etc. Plus le travail fourmillera de détails et d’excroissances, plus la lecture en sera complexe et riche.

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PoLLEN ET Paysages

L’expérience à l’échelle du jeu collectif en plein air confronte à des problématiques stimulantes à travers la coopération et conduit à mieux comprendre les interrelations qui animent ces microcosmes. Atelier des alvéoles avec les enfants du quartier (ANRU)

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jeux

Par une approche ludique, comprendre la pollinisation et développer une lecture du paysage

Le relais des pollinisateurs Après avoir étudié le principe de la pollinisation, on expérimentera sur papier le tracé géométrique d’une alvéole hexagonale (report répété de son rayon sur un cercle). Dessiner au sol une grande alvéole pour symboliser la ruche. À des distances diverses, représenter de grandes fleurs constituant un parcours autour de la ruche. Une équipe d’abeilles se poste sur chaque fleur. L’une d’elles est le point de départ pour une course de relais au cours de laquelle on se passe des pelotes de nectar et de pollen (des balles de couleurs diverses). C’est un jeu d’équipe, de rapidité, et d’habileté. À la fin de la partie, l’équipe gagnante, la plus pollinisatrice, est celle dont on compte le plus de pelotes dans la ruche. Le Memory des paysages Loin de se résumer à une étendue de sylviculture, les Landes recèlent une grande diversité de milieux naturels et de lieux patrimoniaux. Ce jeu permettra d’en observer et d’en échantillonner des fragments. Au cours d’une sortie, seront photographiés plantes, sols, matières, écorces, minéraux, éléments d’architecture traditionnelle ou moderne, etc. Il faudra ensuite réaliser deux séries de cartes identiques dont le verso sera le même pour toutes. Le Memory, consistant à retourner deux cartes à la fois et repérer leur emplacement jusqu’à retrouver les paires, est l’occasion d’exercer son sens de l’observation et sa mémoire visuelle. Le paysage en dominos À partir d’images prélevées dans le réel, on confectionnera des cartes à jouer, composées de deux parties, à gauche une image et à droite un nom. Le nom ne désignera pas l’image qu’il jouxte mais celle d’une autre carte. Cependant une relation précise réunira ces deux éléments : l’un est une partie de l’autre, est fabriqué avec, pousse sur, est de même nature... Mieux comprendre les dynamiques qui structurent l’environnement et en reconstituer la chaîne est un moyen de rendre visibles ces équilibres, qu’ils soient écologiques ou sociaux. Il faudra à chaque fois faire correspondre l’image d’une carte au nom d’une autre, en vue d’une véritable lecture de paysage. Le vocabulaire utilisé (vernaculaire, botanique, architectural, etc.) sera plus ou moins spécialisé selon l’âge des joueurs.

à lire page 43

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ExpĂŠriences, ateliers, rencontres

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collection ouverte

La Collection ouverte documente les divers ateliers et rencontres effectués depuis 2008 pendant les résidences d’artistes et accueille les productions des nouveaux participants. Enseignants, professeurs documentalistes, bibliothécaires, éducateurs, animateurs, habitants, crèches, établissements scolaires, maisons de retraite, associations, comités d’entreprises, sont invités à participer à Nectar. Construire par soi-même Ateliers Touchons du bois avec des jeunes en insertion, réalisation de chaises Rietvelt, de bibliothèques pour les enfants du quartier. Observer la flore sauvage du quartier Dans le cadre de l’atelier Feuilles et Formes, activités picturales à partir de la constitution d’une herbothèque avec les Jardiniers en herbes du point info anru. Écrire sur l’eau Atelier d’écriture avec la médiathèque de Mugron au lac de la Saucille. Des phrases sont écrites sur des films transparents flottant sur l’eau. Cette expérience a conduit un public spontané à se déplacer dans l’eau pour des lectures orales. Vivre ensemble Photographies de boîtes aux lettres, réalisées avec les adolescents du quartier. Installation photographique dans les escaliers de la Minoterie. Déjeuner sur l’herbe avec un lapin Au balcon d’un immeuble, dispositif photographique participatif dans lequel on pose assis dans un salon de jardin recouvert d’herbe et d’un lapin. Installation faisant suite à divers témoignages sur les habitats désignés comme des « cages à lapins ».

Déconstruire la ville Montage vidéo en accéléré/ralenti de la construction/déconstruction d’une ville par empilements et effondrements de planchettes de Kapla, avec l’aqm de Saint-Pierre du Mont. Poser en famille sur un canapé Dispositif photographique pour lequel les familles se sont prêtées au jeu, en se mettant en scène sur le canapé installé sous les érables du parc Lacaze. Circuler aux alentours Chemin faisant, atelier d’écriture tout public dans le parc de la bibliothèque de quartier. Récits issus de l’observation des alentours, ensuite inscrits sur des banderoles installées selon un dispositif circulaire. Créer une signalétique non-directionnelle Composition par les agents de la régie de quartier et installation dans l’espace public d’une cinquantaine de panneaux sur la thématique de l’environnement et de la propreté. Défiler en habits collectifs Création sur un mode ludique d’habits collectifs avec un groupe de parents d’élèves, en lien avec la notion d’habitat collectif.

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Accueillir les adventices Avec les enfants de l’école du Peyrouat, étiquetage des plantes sauvages dans les potagers nouvellement aménagés dans l’établissement par les paysagistes de l’atelier Physalis. Faire pousser du texte Dispositif éphémère d’écriture à base de rouleaux de papier, dans lequel les Phrases grimpantes envahissent le sol et les murs de la bibliothèque le Marque Pages. Lire une ville Nuit de l’Écriture à Marquèze. Installation participative éphémère d’une Ville champignon miniature  colonisant le pourtour de grands arbres. Des maisonnettes en carton se recouvrent de textes évoquant le rapport entre habitat et nature. Traverser les friches Parcours atypique à la découverte de la diversité de la flore sauvage et d’une série de constructions végétales. Chacun s’improvise reporter dans ce safari urbain, restitué ensuite par un Chemin d’images. Avoir les pieds sur terre Clip-vidéo réalisé avec les jeunes en formation à l’insup, à travers friches, sentiers et zones en reconstruction.

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Voir la ville comme un labyrinthe Labyrinthics, vidéo réalisée dans le quartier nord de Mont de Marsan avec une classe arts plastiques du lycée Victor Duruy. Des personnages errants, aux gestes étranges, rencontrent le minotaure. Construire des architectures végétales Série de créations avec de l’osier vivant (huttes, haies, labyrinthe) dans le quartier et les jardins familiaux, en collaboration avec les agents de Bois & Services, les jardiniers et les jeunes de l’insup, durant six mois. Faire voyager un jardin Prises de vue dans différents contextes avec au premier plan le Jardin voyageur, composition graphique et picturale sur support transparent, réalisée par les enfants du quartier à partir de la diversité morphologique et chromatique du végétal. Mettre la ville en boîtes À partir d’emballages alimentaires apportés par les familles d’élèves de l’école maternelle de L’Argenté pendant une année, une Ville en boîtes a pris forme, jusqu’à son l’illumination, une bande son et un dessin animé.


fiche collection ouverte Titre ................................................................................................................................................................................................................. Nom de la structure participante ........................................................................................................................................................ ........................................................................................................................................................................................................................... Localisation .................................................................................................................................................................................................. ........................................................................................................................................................................................................................... Date .................................................................................................................................................................................................................. Énoncé du projet ........................................................................................................................................................................................ ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... à partir de l’alvéole N° ............................................................................................................................................................................. à partir d’une idée personnelle (définir) ......................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... Matériel requis ........................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... Contenu / description ............................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... Déroulement / processus / dispositif................................................................................................................................................. ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... Documents / images à archiver (mentionner sur chaque document le titre de votre atelier) ..................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ........................................................................................................................................................................................................................... ...........................................................................................................................................................................................................................

Ligue de l’Enseignement des Landes 122 Rue du Général de Lobit 40000 Mont de Marsan Contact 06 48 18 94 21 v.champigny@mutationsdoffice.net



Historique d’une construction « La structure hexagonale des alvéoles que les abeilles construisent pour fabriquer leurs nids est un bel exemple de géométrie dans la nature ainsi que l’un des symboles les plus représentatifs d’une organisation en symbiose avec le monde végétal. Cette figure géométrique est aussi une forme qui, répétée, remplit une surface plane sans laisser d’espace vide. L’hexagone, par rapport à d’autres formes géométriques comme le carré ou le triangle équilatéral qui ont les mêmes propriétés de remplissage, a cette particularité d’avoir plus d’angles et ainsi de contenir plus de miel tout en utilisant le moins de matériaux de construction possible. Ce que font les abeilles en construisant leurs nids, c’est une occupation optimale d’un espace pour une dépense minimale de cire. » Stéphane Brahem, artiste plasticien

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En 2011, Stéphane Brahem recevait des groupes sur le lieu de création de la résidence Mutations d’office, pour les actions Touchons du bois !, dans son atelier où se mêlaient au même titre les outils de mesure, la poésie des mots, la couleur, la sciure des constructions en bois. C’était pour lui un espace de réflexion, où les bibliothèques ont pris forme tout comme sa pratique personnelle, ses écrits, ses modules architecturaux… C’est suite à l’expérience des bibliothèques à destination des chambres d’enfants qu’a débuté en 2012 l’élaboration de la bibliothèque alvéolaire. La réalisation des alvéoles a été prise en charge par Stéphane Brahem et a pris forme avec une classe du Centre de formation pour apprentis à Morcenx et les professeurs de menuiserie et de mathématiques.

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Durant un trimestre, avec les apprentis, s’en sont suivies dans le bruit des machines, des actions de découpes, ponçage, mesures d’angles, ajustage, finitions, jusqu’au chargement du camion dans un esprit d’équipe. Le montage des alvéoles se poursuivra avec les jeunes encadrés par les animateurs de l’Agence nationale de la rénovation urbaine de Mont de Marsan, après des ateliers permettant une approche ludique de la géométrie en plein air. Les alvéoles seront ensuite colonisées par les propositions pédagogiques de Laurent Cerciat à partir des ses expériences artistiques menées en 2010 et 2012.


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1 La bibliothèque alvéolaire Nectar et ses malles pédagogiques 2 Créer des territoires de jeu 3 Construction de la bibliothèque alvéolaire avec le cfabtp de Morcenx 4 Prendre la mesure, aire géométrique, aire de jeu 5 Les alvéoles de la bibliothèque Nectar dessinée par Stéphane Brahem


à voir / à lire

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Albrecht Dürer, peintre et graveur, La Grande Touffe d’herbes, 1503, Albertina, Vienne. Les premières aquarelles botaniques comme celles de Dürer témoignent d’une observation quasi scientifique de l’artiste, alors considéré comme étant capable de fixer un état de ce monde incertain et en perpétuel changement.

Claude Gellée dit Le Lorrain, peintre, Paysage avec Jacob, Rachel et Léa près du puits, 1666, Musée de l’Hermitage, Saint-Pétersbourg. Considéré jusque là comme un genre pictural mineur, le paysage est ennobli avec Le Lorrain. Dans ses scènes campagnardes, le sujet du tableau semble être un prétexte pour valoriser une nature idéalisée avec souvent, au centre de la composition, un arbre majestueux.

Joachim Patinir, peintre, Paysage avec le repos pendant la fuite en Egypte, ca. 1515. Patinir crée des « paysagesmondes » offrant au regard une multitude de cheminements pour un véritable pèlerinage visuel.

Liliana Motta, artiste-botanistepaysagiste, Le jardin des Hautes-Haies, Saint-Paul le Gaultier. Plasticienne devenue botaniste, elle valorise les plantes « modestes », indésirables ou invasives telles que les renouées (Conservatoire des Polygonum). Jef Geys, artiste, Quadra Medicinale, Biennale de Venise 2009. Dans cette installation, la flore urbaine de quatre grandes villes est documentée. Ses vertus culinaires et médicinales sont mises en relation avec les besoins de la population sans domicile fixe de ces métropoles. Gilles Clément, paysagiste, écrivain, Éloge des vagabondes, Nil, 2002. Les notions de « jardin en mouvement », de « tiers-paysages » et de « jardin planétaire » forgent chez Gilles Clément une pensée et une pratique du jardin responsables, attentives aux dynamiques naturelles, et sensibles à « l’art involontaire ». Pierre Lieutaghi, écrivain, La plante compagne, pratique et imaginaire de la flore sauvage en Europe occidentale, Actes Sud. Sauvages de ma rue, guide des plantes sauvages des villes de France, sous la direction de Nathalie Machon, éditions Le passage. Cet ouvrage d’identification botanique a été publié dans le cadre d’un programme participatif lancé par le Muséum national d’Histoire naturelle, dans lequel vous êtes invités à inventorier la flore de votre ville sur le site internet sauvagesdemarue.fr Gottfried Honegger, artiste, Le journal sentimental d’une mauvaise herbe, éditions Artha, Presses du réel. Dans ce livre, les plantes parlent à la première personne de leurs migrations, leur résistance à l’ordre, et de la contrainte des espaces réservés qu’elles subissent comme les humains.

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Bernd et Hilla Becher, photographes, Typologie des monuments industriels. Depuis la fin des années 50, les Becher ont recensé et photographié des bâtiments industriels, qui souvent éliminés du paysage, témoignent pourtant de notre histoire moderne. Leurs séries portent une intention d’objectivité, et mettent en valeur les qualités plastiques de ces constructions. Francis Hallé, botaniste, biologiste, Plaidoyer pour l’arbre, 2005, Actes Sud. Explorer la canopée des forêts primaires avec le Radeau des cimes, définir un arbre, observer sa croissance en colonie, ou le phénomène de la timidité, sont quelques axes de recherche de Francis Hallé. Rodney Graham, artiste, Upside down trees. Interrogeant l’histoire des arts visuels, cet artiste contemporain présente des séries d’images d’arbres à l’envers, tels qu’ils apparaissent dans la camera obscura utilisée pour ce travail. Cet accrochage particulier affirme aussi un statut artistique de l’image photographique. Joseph Beuys, artiste, 7000 chênes, Documenta 7, Kassel, 1982. Cette action, dans laquelle à chaque fois un arbre est acheté et planté près d’une colonne de basalte, se poursuit pendant des années même après la mort de Beuys en 1986. L’artiste, après avoir forgé une mythologie individuelle, a créé le concept de sculpture sociale et pensait que tout homme est un artiste, la vie étant considérée comme une œuvre d’art totale. Giuseppe Penone, plasticien, L’arbre des voyelles, Jardins des Tuileries, Paris, 1999. Cette sculpture de 30 mètres, moulage en bronze d’un chêne déraciné, se fond dans un jardin contemporain au sein du vaste ensemble redessiné par André Le Nôtre.

Giovanni Antonio Canal dit Canaletto, peintre, Le Grand Canal, 1738. Les artistes du XVIIIe siècle dits « vedutistes » (de veduta) reproduisent des paysages urbains avec réalisme et objectivité, dans l’esprit scientifique des Lumières. Canaletto étudie les effets de la lumière et la perspective, s’aidant parfois d’une camera obscura. Claude Monet, peintre, Les Nymphéas, inaugurés en 1927, Musée de l’Orangerie, Paris. Ce grand ensemble mural occupe deux salles ovales, immergeant complètement le regardeur comme si les quatre saisons s’écoulaient devant ses yeux. Jan Dibbets, artiste, Reconstruction Sea 0°-135, collage photographique, 1972. Ce plasticien, que l’on peut rattacher au Land art et à l’art conceptuel, crée des compositions dans lesquelles la ligne d’horizon est fragmentée en images successives. Jean-Marc Bustamente, artiste. À partir de 1978, il réalise des photographies qu’il intitule Tableaux, à l’aide d’une chambre de très grand format. Ses « instantanés lents » enregistrent sans les hiérarchiser la totalité des éléments de paysages à la lisière des villes. Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, cinéastes, Trop tôt, trop tard, film 16 mm, 105’, 1982. Une succession de panoramiques sur des paysages ruraux est associé à une voix off évoquant le passé de ces lieux. Pour ces cinéastes, cinéma et politique sont indissociables, le temps du regard est primordial. Gabor Ösz, photographe, Permanent Daylight, 2004. L’œuvre est extraite d’une série réalisée depuis une caravane transformée en camera obscura. Elle a été produite au cours de quatre nuits successives, enregistrant lentement les émissions lumineuses de serres agricoles.


Augustin Berque, géographe, orientaliste, philosophe, La pensée paysagère, Archibooks, 2008. Les travaux de ce théoricien du paysage portent sur la mésologie (l’étude des milieux humains) et plus particulièrement sur l’écoumène : la relation de l’humain à son milieu, sensible et concrète, symbolique et technique. Caspar David Friedrich, peintre, Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818, Kunsthalle, Hambourg. L’artiste romantique du XIXe siècle utilise la grandeur de la nature comme une expression du Sublime, où l’homme se dissout dans quelque chose qui le dépasse. Robert Harrisson, chercheur, Forêts, essai sur l’imaginaire occidental, 1992, Flammarion. À travers l’évocation de la forêt sur laquelle la cité a défriché son espace, l’auteur s’interroge sur notre rapport à notre habitat, considérant que l’homme habite non la nature mais son rapport à la nature. Alvéole 7 Marcel Duchamp, artiste, Roue de bicyclette, 1913. Sa démarche artistique a influencé divers courants de l’art contemporain. André Breton, dans son dictionnaire abrégé du surréalisme, définit le ready-made comme un « objet usuel promu à la dignité d’objet d’art par le simple choix de l’artiste ». La théorie du « rendez-vous » de Duchamp consiste à soumettre un objet au monde de l’art à un certain moment et en un certain lieu. Robert Smithson, plasticien, The monuments of Passaic, série photographique et texte, 1967. Smithson réalisait des œuvres dites de l’Earth art. Ici, l’artiste explore un paysage industriel à l’abandon, comme un vaste musée révélant les projections obsolètes de nos sociétés. Dans la série Hotel Palenque, il utilise la notion de « ruine à rebours ». Tony Cragg, sculpteur, Green and orange bottles, 1982. Héritier du nouveau réalisme et du pop art, Cragg réalise dans les années 80 des compositions murales en accumulant des objets ou des déchets industriels selon leur taille ou leur couleur.

John Baldessari, Brain/Cloud, With Seascape and Palm Tree, 2009. Dans ce photo-montage, l’artiste conceptuel californien, représentant du postmodernisme, juxtapose un palmier devant la mer et un nuage en forme de cerveau. René Magritte, peintre, L’empire des lumières, 1954. Les peintures de ce surréaliste jouent souvent sur le décalage entre un objet et sa représentation, les images et les mots. Ici, un paysage urbain est scindé en deux parties : le ciel ensoleillé et la rue plongée dans une ambiance nocturne qu’éclaire un réverbère. John Stezaker, photographe. Pour ses montages, cet artiste utilise des cartes postales, des images publicitaires ou tirées de films. L’une de ses séries montre à chaque fois un portrait hollywoodien, avec sur le visage une grotte, un paysage, une falaise... Alvéole 8 Andy Goldsworthy, Garden of stones, 2003. Cet artiste, associé au Land art, construit en plein air des sculptures éphémères en matériaux naturels, inspirées par le site et soumises au cycle des saisons. Cette pièce pérenne, mémorial à New York, reste évolutive. Il s’agit d’un ensemble de grosses pierres sur lesquelles des arbres ont été plantés. Abraham Jamnitzer, Daphné, fin du XVIe siècle. Cette statuette se trouve dans la collection de la Voûte verte (Grünes Gewölbe) à Dresde, cabinet de curiosités issu des anciennes chambres des merveilles, sorte de premiers musées-trésors à l’usage des princes. Le personnage de Daphné est constitué d’argent et de roche tandis que des branches de corail rouge sortent de ses mains. Cet assemblage figure sa transformation en laurier et constitue un « poème-objet ». Patricia Falguières, historienne, Les chambres des Merveilles, Bayard, 2003. Étude de ces répertoires du savoir du XVIe siècle, constitués de dispositifs de classification et de mémorisation très spécifiques.

Georges Perec, écrivain, Penser, classer, Hachette, 1985. Membre de l’Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) à partir de 1967, Perec construit ses textes par l’utilisation de contraintes formelles, littéraires ou mathématiques et une observation de « l’infra-ordinaire ». Ici, nos habitudes de catégorisation sont remises en cause. Nicolas Poussin, peintre, Paysage avec les funérailles de Phocion, 1648. Poussin composait ses tableaux comme des mises en scène, et puisait dans les vestiges antiques des postures de personnages ou des éléments d’architecture. Ses paysages, bien que basés sur une observation de la nature, procèdent aussi de cette reconstruction poétique. Marcel Broodthaers, artiste, Musée d’art moderne, département des aigles, 1968. Les œuvres de ce poète devenu plasticien illustrent souvent une réflexion sur les rapports entre l’artiste et la société. Cette installation est un musée fictif qui tourne en dérision les valeurs d’autorité et de pouvoir associées à l’aigle. Slinkachu, plasticien, Little people, 2006. Dans cette série photographique, sont mises en situations des figurines miniatures dans la rue avec quelques accessoires. Une pelure d’orange devient un skatepark, une rampe d’escalier un toboggan ou encore une balle de tennis dans une flaque une île au milieu d’un lac. Alvéole 9 Ian Hamilton Finlay, artiste, poète, paysagiste, Little Sparta, 1966. Ce grand jardin paysager situé en Écosse, inspiré par le parc d’Ermenonville de Jean-Jacques Rousseau, est jalonné de fausses ruines, d’inscriptions sur des stèles de pierre. Tadashi Kawamata, plasticien, L’observatoire, 2007. Cette œuvre, construite en bois au milieu des marais de la Loire, invite à un cheminement aboutissant à une tour permettant d’observer le site.

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Louis Aragon, poète, Le paysan de Paris, 1926. Dans ce roman, le protagoniste redécouvre passages, immeubles, affiches, extraits de journaux. Cette lecture fragmentaire du paysage urbain renvoie aux collages surréalistes ou plus tard aux montages sérigraphiques de Robert Rauschenberg. Gabriel Orozco, plasticien, Piedra que cede, 1992. Cet artiste, dit postminimaliste, crée des installations éphémères ou des sculptures à partir de gestes simples. Au cours d’une promenade dans New York, l’artiste fait rouler devant lui une sphère de plasticine qui récolte les traces de son parcours. Max Ernst, peintre, La forêt, 1925. Dans une approche surréaliste, Ernst expérimente la représentation de paysages forestiers par la technique du frottage. Jean de La Ville de Mirmont, poète, Les Dimanches de Jean Dézert, 1914. Dans ce roman, l’écrivain bordelais retrace les errances d’un personnage guidé par les prospectus et publicités qu’il compulse. Alvéole 10 Francis Alÿs, artiste, The loser/the winner, 1998. Ses actions sont le plus souvent des déplacements dans l’espace urbain. Ici, il porte un tricot de laine bleue qui se défait au fur et à mesure du parcours reliant deux musées de Stockholm. À la fin de l’action, le pull a disparu et le trajet est matérialisé par le fil bleu. Richard Long, artiste, Walking a line in Peru, 1972. Long est l’une des figures principales du Land art. Sur cette photographie, la ligne droite verticale qui semble séparer le paysage en deux parties est en fait le résultat d’une marche dessinant cette ligne sur le sol. Thierry Davila, historien d’art, Marcher Créer, 2002, Éditions du Regard. Ce livre est une approche des diverses pratiques de déplacements, flâneries et dérives dans l’art de la fin du XXe siècle.

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Gottfried Honegger, artiste, La vie d’un balayeur créatif, éditions Artha, Presses du réel. À partir de l’expérience d’un « regardeur averti », Honegger amorce une réflexion sur le potentiel créatif de chacun, susceptible d’engager des transformations sociétales. Pierre Sansot, philosophe, anthropologue, Variations paysagères, 1983, Petite Bibliothèque Payot. Approche du paysage en tant que géographie sentimentale et sensorielle. Stéphane Brahem, plasticien, Modules de résistance 01, Mutations d’office 2011. La mise en place d’obstacles (ici des « contreforts déambulatoires ») dans un lieu de passage, modifie les déplacements habituels. Cartes et lignes d’erre, traces du réseau Fernand Deligny, 1969 – 1979, L’arachnéen, 2013. Durant dix ans, entre 1969 et 1979, les « éducateurs » du réseau de Fernand Deligny ont transcrit les déplacements et les gestes des enfants autistes avec lesquels ils vivaient jour et nuit dans les campements et les fermes. Guy-Ernest Debord, écrivain, « Discours sur les passions de l’amour » dans Guide psychogéographique de Paris, 1957. Avec ces cartes, les situationnistes se proposaient d’étudier les « effets précis du milieu géographique sur le comportement affectif des individus ». Gerda Muller, illustratrice, Devine qui fait quoi, une promenade invisible, L’école des loisirs, 2002. Dans ce livre, les enfants sont invités à imaginer l’histoire à partir d’indices et de traces multiples. Alvéole 11 Pieter Bruegel, peintre, Proverbes flamands (ou Le monde à l’envers), 1559. Dans ce tableau, Bruegel illustre une centaine de proverbes issus des catalogues d’expressions de l’époque. Gabriel Orozco, plasticien, Roiseaux, 2012. Ces grands mobiles hybrides sont composés de branches de bambous et de plumes d’oiseaux.

Robert Smithson, artiste, Yucatan Mirror Displacements (1-9), 1969. Dans ces photographies, les miroirs déplacés dans le paysage le réfléchissent et semblent briser la solidité de ses formes. René Magritte, peintre, Corde sensible, 1960. Dans un paysage montagneux, un verre à pied monumental est enveloppé d’un nuage. Nils Udo, plasticien, Le nid, 1978. Udo emprunte ses matériaux à la nature, et tente, par ses installations, de faire ressortir sa vivacité. Peter Fishli et David Weiss, plasticiens, Die drei Schwestern, 1984. Ces deux artistes présentent souvent des objets banals dans des situations insolites. Joachim Mogarra, photographe. Ses petites installations construisent un univers poétique à partir de simples éléments détournés du quotidien. Julio Cortázar, écrivain, Cronopes et fameux, Gallimard, 1993. Ces minitextes décrivent le comportement de personnages farfelus et graves, sachant lire l’heure en effeuillant un artichaut, tuer les fourmis à Rome, monter un escalier en connaissance de cause, ou encore poser correctement un tigre. Sandy Skoglund, photographe. Ses clichés nécessitent un travail de décor et mettent en scène des personnages entourés de sculptures animales en situation, démultipliées et monochromes. Meret Oppenheim, artiste, Le déjeuner en fourrure, 1936. Cette sculpture surréaliste est un assemblage : une tasse, sa soucoupe et une petite cuillère recouvertes de fourrure. Jan Kopp, plasticien, La butte aux coquelicots, 1993. Un monticule de détritus a été préparé pour être couvert de millions de graines de coquelicots. Pendant l’été, la colline a fleuri en rouge et a transformé le terrain vague en jardin éphémère.


Claude Bourguignon et Lydia Bourguignon, microbiologistes, Le sol, la terre et les champs, éditions Sang de la Terre, 2008. L’agrologie est fondée sur une perception fine des relations complexes qui unissent le sol, les microbes, les plantes, les animaux et l’homme. Gilles Domenech, pédologue, Éléa Asselineau, agricultrice, Les Bois Raméaux Fragmentés : De l’arbre au sol, éditions du Rouergue, 2007. La technique du b.r.f. propose une redécouverte du fonctionnement du sol basé sur le modèle de l’écosystème forestier. Claude Lévi-Strauss, ethnologue, La pensée sauvage, Plon, 1962. L’auteur décrit les mécanismes de la pensée en tant qu’attribut universel de l’esprit humain. Pour lui, la pensée sauvage est présente en tout homme tant qu’elle n’a pas été cultivée et domestiquée à « fins de rendement ». Jules Verne, écrivain, Voyage au centre de la terre, 1864. Un savant et ses compagnons entreprennent une expédition vers le centre de la terre, en y entrant par un volcan islandais. Alvéole 12 Léo Drouyn, architecte, archéologue, peintre. Avec plus de 5 000 dessins et près de 1 550 gravures, cet artiste et savant girondin a laissé, au milieu du XIXe siècle, un fonds iconographique exceptionnel sur le patrimoine aquitain, quarante ans avant les premiers témoignages photographiques. Bernard Manciet, écrivain, Le triangle des Landes, éditions Arthaud, 1981. Dans cet essai, l’auteur raconte la culture occitane de ce territoire avec un regard à la fois de poète gascon et d’ethnologue. Martine Chenais, photographe, Huchet, éditions adcp, 2010. Ce recueil photographique fait découvrir un lieu géographique singulier avec une attention particulière à la botanique : le courant d’Huchet dans les Landes.

René Huyghe, écrivain, Formes et Forces, Flammarion, 1971. Dans cet ouvrage, l’auteur élabore une métaphysique de l’art basé sur l’étude des formes de la nature et de la vie (par exemple l’hexagone observable dans l’atome, le cristal de neige ou l’alvéole de la ruche). Ces familles de formes se retrouvent dans toutes les disciplines de la connaissance, d’où la notion de « connaturalité ». Vincent Albouy, entomologiste, L’ABC de la pollinisation au potager et au verger, Terre vivante, 2012. À partir de l’étude des insectes étendue à la botanique sur le terrain, ce naturaliste explique les mécanismes et les enjeux de la pollinisation des cultures. Wolfgang Laib, artiste, Carré de pollen. Pour ce type de pièces, Laib utilise une grande quantité de pollen collecté patiemment autour de sa maison, qu’il saupoudre au sol en un « monochrome » jaune intense. Karl Blossfeldt, photographe, Les Formes originelles de l’art, Wasmuth, 1928. Cette publication constitue un lexique des formes végétales, susceptibles d’inspirer la création artistique et ornementale de son temps. Owen Jones, architecte, La grammaire de l’ornement, 1856. Cet ouvrage regroupe des planches de chromolithographies montrant les formes d’arts décoratifs des pays que Jones a étudiés. Il a eu une grande influence sur l’ornementation et les arts décoratifs européens. Félix Arnaudin, poète, photographe, Œuvres complètes, éditions Confluences, 1996. À la fois linguiste, folkloriste, historien, ethnologue, photographe et écrivain, il est au XIXe siècle le premier à observer la Haute-Lande en autochtone, à étudier et collecter les traditions populaires de ce pays, alors en pleine mutation économique et sociale.

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à découvrir

Le Frac Aquitaine, Fonds régional d’art contemporain, met à disposition du public les vidéos de sa collection. En lien avec les mallettes pédagogiques Nectar, nous vous proposons la sélection suivante : Allora & Calzadilla Returning a sound, 2004 Ce film montre un motocycliste qui circule sur une mobylette dont le pot d’échappement a été remplacé par une trompette. Cette balade sur une petite île de Porto Rico, jadis occupée par les Américains, permet de montrer un environnement dans lequel alternent les paysages d’un paradis enchanteur destinés aux touristes et les installations militaires. Possibilité de la présenter sur moniteur ou en vidéoprojection

Bertille Bak Faire le mur, 2008 Ce film décrit la vie quotidienne des habitants de Berlin, qui face à la pression immobilière les obligeant à déménager, s’organisent de manière solidaire et développent des moyens de résistance. Vidéoprojection

Jean-Marc Chapoulie TDF06, chant I, 2006 Ce film documentaire au format télévisuel est réalisé à partir d’un montage d’extraits du Tour de France. Tous les commentaires sportifs des journalistes ont été exclus ; ne restent que les considérations touristiques relatives aux vues aériennes. Vidéoprojection

Hervé Coqueret Fondu enchainé, 1999 Cette vidéo montre la destruction progressive d’un bâtiment reconstitué en morceaux de sucre, placé dans un aquarium dans lequel peu à peu le niveau d’eau monte. Vidéoprojection ou moniteur

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Alexander Costello All you need to know Right now (1), 2001 All you need to know Right now (2), 2001 All you need to know Right now (3), 2002 Cette vidéo montre un personnage (l’artiste) face à la caméra en plan fixe, tandis qu’à l’arrière-plan, sur fond d’immeubles, une foule tourne le dos à la caméra et attend un événement, la destruction d’un immeuble d’habitation. 3 vidéos, vidéoprojection

Jean-Claude Ruggirello Jardin égaré, 2006 La vidéo montre un amandier en fleurs, accroché par une corde, qui tourne sur lui-même. Vidéoprojection HD Taille image : entre 150 et 350 cm / Blu-ray

Jacques Lizène Filmer le bas des murs au cours d’une longue promenade urbaine, 1971 Comme le titre l’indique, la caméra a le nez plongé au ras des murs, filme les bas des façades, les pas de porte, les soupiraux et le pavé qui suinte de crasse lors d’une longue promenade urbaine. Au générique sur Remington portative, Jacques Lizène précise : «  L’auteur n’apprécie pas vraiment son film. S’il l’a réalisé c’est parce qu’il se méprise un peu de temps en temps... (peut-être)  ». Moniteur ou vidéoprojection


Partenariats Mutations d’office

Ateliers Collection ouverte

Point Info anru, UEMO (pjj), INSUP et chantiers d’insertion (pjj), Régie de quartier Bois & Services, Jardins Familiaux, École maternelle de L’Argenté, École primaire du Peyrouat, Lycée Victor Duruy, Amicale Laïque Montoise, adapei, Landes Partage, Le Marque Pages, aqm de Saint Pierre du Mont.

Laurent Cerciat Valérie Champigny Stéphane Brahem pages 30/32

Partenariats projet Nectar Médiathèque Départementale des Landes, cddp (Centre Départemental de Documentation Pédagogique), Point Info anru de Mont de Marsan, Frac Aquitaine, École primaire du Peyrouat, cfabtp de Morcenx, Entreprise finsa, Médiathèque du Pays Morcenais, Maison du Pays Morcenais, Arboretum de Moré.

Crédit La grande touffe d’herbe Albrecht Dürer, 1503 © Graphische Sammlung Albertina, Vienne page 5 Achevé d’imprimer chez Graphit’s imprimeur (France) Dépôt légal décembre 2012 Éditions Mutations d’office isbn 978-2-918969-06-8

Collection Cahiers de résidence

issn 2111-7225

© Mutations d’office Laurent Cerciat - Stéphane Brahem design la/projects

Partenariats financiers Conseil régional d’Aquitaine, Conseil général des Landes, drac, feder.

Résidence d’artistes Ligue de l’Enseignement des Landes valérie champigny médiatrice culturelle 122 Rue du Général de Lobit 40000 Mont de Marsan Contact 06 48 18 94 21 v.champigny@mutationsdoffice.net www.mutationsdoffice.net


Prix de vente 15 €


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